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Quelques livres, beaucoup d'eau, 2/3 produits inconnus.... tadam du papier toilette

La loi AGEC - "anti-gaspillage pour une économie circulaire" - est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Elle met fin à la destruction des invendus non-périssables pour lutter contre un "gaspillage scandaleux". Mais le monde de l'édition passe à travers les mailles du filet. Il faut souligner en effet, que les maisons d’édition ont déjà pris une petite part de responsabilité dans le recyclage. Alors, on tient à montrer que le pilonnage n'est pas une pure destruction : les livres broyés serviront à nouveau. On estime à 29 800 tonnes de livres envoyés au pilon en France mais ces oeuvres sont recyclés, pour produire de la pâte à papier. Ainsi, le secteur est organisé dans la lutte contre gaspillage même si son empreinte carbone est très loin d’être neutre. Le recyclage comporte un coût en lui-même : le fonctionnement des usines de retraitement et le transport en camions jusqu’à celles-ci.

 

Bien que les papeteries fonctionnent en circuit fermé et qu'il n'y a aucun rejet dans l'environnement grâce à leur propre petite station d'épuration qui traite ses eaux usées et ses boues, elles utilisent beaucoup d'eau, de l'électricité mais aussi des produits détergents pour blanchir le papier. « Même si le pilon, c'est du recyclage, ce n'est pas très écologique d'imprimer et d'imprimer encore pour après recycler », reconnaît Pascale Desmoulins. Plus inquiétant encore, une étude réalisée par l’ONG internationale WWF a révélé une opacité de la part des maisons d’éditions françaises autour de leurs politiques environnementales. Aucune d’entre elles n’a souhaité répondre à leurs questions. Il en ressort une « qualité du papier et des encres inconnue, un manque d’information et d’incitation au recyclage envers les lecteurs, ou encore des démarches quasi inexistantes en matière de sourcing responsable en papier et de lutte contre la déforestation », d'après le rapport. L’ONG dénonce également le fait que beaucoup de manuels scolaires soit tout simplement jetés, sans recyclage et avec des coûts environnementaux conséquents.

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Les pizzaïolos de grands lecteurs ?

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Nos sacro-saints livres dévorés par le pilon ont une seconde vie des moins surprenantes... On commande une pizza livrée à la maison. On la sorte du carton et on le met à la poubelle. Sans se rendre compte qu'on vient de jeter le roman de Marlène Schippa. Et oui, le papetier qui a acheté les balles de livres pilonnés, les a fondus pour en faire des boites à pizza, des boite à chaussures, des emballages en tout genre et du papier journal.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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« On ne peut pas faire du papier 100% recyclé dans l'édition. Ça n'a jamais existé, sauf dans un but de dire “vous pouvez le faire” et dans ce cas, l'acheteur bobo croit que c'est bien. Mais ça ne sera jamais un papier d'une qualité comparable au papier de première main », estime Olivier Bessard-Banquy. À peine plus de 4 500 tonnes de papier recyclé - 0,5 % de la consommation française de recyclé - sont utilisés en France pour produire des livres. Un nombre ridiculement faible d'ouvrages est imprimé sur du papier recyclé, simplement par ce que les lecteurs n'en veulent pas. Alors, cette pâte à papier de seconde main, que personne ne veut, sert majoritairement pour le cartonnage industriel comme celui des boites à pizza ou des rouleaux de papier toilette. Vous avez bien lu, les livres invendus, objets de savoir et de connaissance, se retrouvent dans nos toilettes. Lente dégradation.

 

Alors le pilon reste le choix de la facilité. Et le secteur de l'édition tourne en boucle : les papetiers font du papier, les imprimeurs impriment, le pilon pilonne et les papetiers refont du papier.

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Récapitulatif : 

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